Amas ouvert M44 dit de "la Ruche" dans la constellation du Cancer
L'amas ouvert d'étoiles M44 du Cancer, situé entre les constellations du Lion et des Gémeaux, est suffisamment large et lumineux pour être observable à l'œil nu ! Il est encore plus beau dans une paire de jumelles et, comme tous les amas ouverts d'étoiles, n'est pas forcément plus beau dans un télescope qui grossit alors un peu trop. La photographie avec un téléobjectif permet de révéler les couleurs bleue (étoiles récentes), orange (plus vieilles) ou jaune (dans la fleur de l'âge comme notre soleil) de ce très bel ensemble d'étoiles assez rapprochées contrairement à un amas globulaire où les étoiles sont incroyablement plus nombreuses et plus serrées les unes contre les autres.
Un peu de technique...
Contrairement à l'immense majorité des objets du ciel, les amas ouverts d'étoiles sont beaucoup plus lumineux. Cela facilite leur de prise de vue... un peu ! Il faut poser un peu moins longtemps pour photographier leurs belles couleurs. Ici, par exemple, j'ai posé 36 minutes alors que même en photo de ville de nuit, quelques secondes suffisent. Et pendant ce temps la terre tourne donc on ne peut la prendre en photo sans compenser la rotation de la terre sans quoi les étoiles n'auraient plus un bel aspect rond mais laisseraient des traînées... qui, quand s'est voulu, peuvent faire de jolies photos. Voilà pourquoi j'installe mon appareil photo Pentax 645Z et son téléobjectif de 400 mm sur cette monture un peu spéciale... dont je vais reparler plus tard.
L'astronomie à l'ère des capteurs numériques et de l'informatique offre un sérieux avantage : il n'est plus besoin de poser une heure d'affilée pour arriver à enregistrer la trace des étoiles et autres galaxies; vous pouvez dorénavant découper ce temps de pose global en une multitude de poses beaucoup plus courtes (ici 14 fois 3 minutes au lieu de poser 42 minutes en une fois.) Ensuite, dans un logiciel astronomique ou Photoshop, il faut les assembler (les compiler) en les alignant parfaitement ensemble. Cette série de poses plus courtes, une fois empilées, revient exactement au même en terme de temps d'exposition. Ainsi, si chaque photo est très sombre, quand les 14 photos sont empilées ensemble cela revient exactement au même qu'une seule pose de 42 minutes en terme de luminosité. Mais alors pourquoi cela offre-t-il un avantage pratique ? Eh bien parce que sur chaque photo peut arriver un intrus (un avion, la trace d'un satellites, etc.) et il est alors facile d'éliminer une ou deux photos de la série que l'on n'assemblera pas avec les autres alors que si on avait posé une seule fois, la photo serait zébrée de ces multiples traces... et donc râtée ! Et le phénomène s'est amplifié depuis 2020 avec les satellites de la constellation Starlink d'Elon Musk. Ainsi dans le cas de cette photo de l'amas M44, j'ai posé 18 fois 3 minutes et je n'ai gardé que 14 poses car quatre photos étaient polluées par ces fameux satellites Starlink. Le travail de l'informatique a fait le reste !
Amas d'étoiles M44 dans le Cancer
Détail à 66%
Enfin, pour éviter que les étoiles ne laissent une magnifique traînée dans le ciel due à la rotation de la terre cette-fois, j'ai monté mon appareil photo sur une grosse rotule un peu spéciale monture équatoriale (modèle AZ-EQ6 de SkyWatcher) et qui, grâce à un moteur qui tourne exactement à la vitesse de rotation de la terre, suit très précisément les étoiles afin de les garder les plus ponctuelles possible sur le capteur.
Cela dit, les astrophotographes savent que cela ne suffit pas toujours à cause des erreurs de mise en station et c'est pourquoi j'ai aligné à côté de mon appareil photo une petite lunette TS (60 mm de diamètre et 240 mm de focale) sur laquelle j'ai fixé un petit capteur CCD - une caméra numérique - reliée à un mini-ordinateur (Lacerta MGen II) qui va mesurer très précisément les moindres variations que l'on appelle une de mouvements d'une étoile guide pour envoyer des micro-corrections vers la monture afin de la rendre "presque" parfaite. C'est redoutable ! Et cela offre un autre avantage pratique : ce petit ordinateur peut même commander mon appareil photo et réaliser automatiquement non seulement le suivi parfait des étoiles mais aussi le déclenchement de mon boîtier autant de fois que j'ai programmé, ici 18 x 3 minutes. Je peux donc observer le ciel avec mon autre télescope dédié à l'observation visuelle pendant ce temps.
Arnaud Frich, le 05 avril 2024
Objectif PENTAX FA 645 400 mm F5,6 ED IF
f/11,0
400 iso
42 minutes (14 poses de 3 minutes chacune)
RAW (DNG) développés dans Adobe Camera Raw et assemblées dans Photoshop CC.
Appareil photo Pentax 645Z fixé sur une monture équatoriale SkyWatcher AZ-EQ6 motorisée et guidée automatiquement avec une caméra CCD Lacerta MGen II montée sur une petite lunette guide TS de 60mm et 240mm de focale.
Photo prise à partir de 22h16 TL, le 07 avril 2021, à Cunlhat, dans le parc du Livradois-Forez en Auvergne, par un ciel bien transparent.
Amas ouvert d'étoiles M44 dans la constellation du Cancer dit "La Ruche"
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mesurer très précisément les moindres variations que l'on appelle une de mouvements d'une étoile guide pour envoyer des micro-corrections vers la monture afin de la rendre "presque" parfaite. C'est redoutable ! Et cela offre un autre avantage pratique : ce petit ordinateur peut même commander mon appareil photo et réaliser automatiquement non seulement le suivi parfait des étoiles mais aussi le déclenchement de mon boîtier autant de fois que j'ai programmé, ici 18 x 3 minutes. Je peux donc observer le ciel avec mon autre télescope dédié à l'observation visuelle pendant ce temps.
